Ressources - Les Enfants terribles

Présentation

À l’origine, Les Enfants terribles est un opéra de chambre dansé pour quatre voix et trois pianos composé par Philippe Glass en 1966 d’après la pièce éponyme de Cocteau et le film que celui-ci coréalisa avec Jean-Pierre Melville. À l’invitation de la co[opéra]tive, Phia Ménard, dont les mises en scène repoussent toujours les limites du corps et de la matière, s’en saisit pour questionner le rapport de notre société au vieillissement. Pour rendre justice à la dimension chorégraphique et minimaliste de la musique, une scénographie spectaculaire en mouvement perpétuel devient le terrain de jeu des quatre chanteurs et chanteuses, du comédien narrateur et des trois pianistes tous dirigés par Emmanuel Olivier. Le rêve, l’imagination visuelle, l’exploration et la bascule dans un état d’écoute et de sensations unique… La musique répétitive de Philip Glass produit un effet de transe jusqu’au dénouement forcément fatal, forcément sublime.

Durée : 1h35

L'histoire de Jean Cocteau

À l’origine de cette histoire il y a un écrivain. Un auteur français sortant d’une cure de désintoxication à l’opium, en pleine convalescence, qui écrit un roman d’une main de maître en un temps record : à peine dix-sept jours.

L’histoire qu’il délivre, celle d’Elisabeth et Paul, est tortueuse. Elle joue avec le monde des envies, des désirs, des libertés, de ces sujets considérés tabous qui frisent avec les limites morales. Enfermés dans une chambre dont ils font leur forteresse enchantée, ils se confrontent ainsi aux affres de la vie, au passage à l’âge adulte.

Paul se voit obligé de garder le lit suite à un accident. Un caillou caché dans une boule de neige lui a été lancé en pleine poitrine par Dargelos, une brute de son école pour lequel Paul, et Cocteau au travers de son personnage, éprouve une certaine fascination. La chambre devient son refuge, une île déserte isolé de tout où le temps passe, les corps changent mais pas les mentalités.

Enfant dans un corps d’adolescent, il se prend à rêver la vie telle qu’elle n’est pas réellement. Élisabeth, sa grande sœur, l’accompagne et le soutient dans cette voie. Elle s’impose en gardienne jalouse et passionnée du monde dans lequel ils évoluent. Un monde à peine troublé par la mort de la mère qui plutôt que de les affliger leur offre la liberté de choisir leur destin, libres de vivre comme bon leur semble.

Cette relation se consolide au détriment de ceux qui gravitent autour de ce duo : Agathe, la jeune femme qui tombe sous le charme du frère, Michaël puis Gérard qui tombent sous celui de la sœur. La relation obsessionnelle et passionnelle qui anime le frère et la sœur empêchent donc quiconque venant de l’extérieur d’y tenir un rôle, aussi bien salvateur que destructeur.

Le dénouement tragique survient alors sans que Paul n’ait pu quitter son refuge. La mort de Paul et d’Elisabeth souligne la fin inévitable de l’adolescence, du monde onirique qu’ils s’étaient construits. La fracture s’opère pour ceux ayant souhaité le figement prolongé d’un instant de vie destiné à n’être qu’un pont entre différents états.

Un récit électrisant et peu commun pour son temps, écrit en 1929.

De cette histoire, Cocteau en fait un film réalisé par Jean-Pierre Melville, sorti sur les écrans en 1950.

L'Opéra de Philip Glass

Composé par Philip Glass en 1996, Les Enfants terribles, opéra de chambre dansé, conclu la trilogie musicale en hommage à Jean Cocteau. Après Orphée, 1993, et La Belle et la Bête, 1994, il s’attaque à un autre récit du même auteur. Un récit qui ne se repose ni sur un mythe, ni sur un conte. Un récit écrit en rapport avec ses propres expériences et celles de son entourage et notamment l’histoire de deux de ses amis Jean et Jeanne Bourgoint : un frère qui se convertit et devient religieux et une sœur mannequin qui se suicide l’année de la sortie du livre de Cocteau. Un récit qui questionne le rapport aux différents âges de la vie et à ce désir de rester immuable, inchangé face au temps qui passe.

Commande du festival de danse Steps organisé par Migros, rassemblement d’entreprises de la grande distribution en Suisse. L’opéra comporte un acte et est chanté en français. Sa durée originelle est d’une heure et trente-cinq minutes. On y retrouve un opéra composé pour trois pianos, grands pianos ou électroniques, et quatre solistes. Le livret est écrit à quatre mains par Philip Glass et Susan Marshall, chorégraphe américaine.

Il est monté pour la première fois en Suisse, au théâtre Casino de Zug et sa première a lieu le 18 mai 1996. Par la suite, il est joué dans de nombreux endroits prestigieux, notamment au Théâtre Olympique de Rome en 1996, à l’Académie de Musique de Brooklyn de New York en 1996, à la Maison de la Culture de Bourges en 2007 pour la première française, à l’Arcola Theatre de Londres en 2010 pour la première anglaise, pour enfin revoir le jour à l’Opéra de Rennes en 2022, pour une série de 24 représentations dans différentes villes de France.

 

Ici, l'ouverture arrangée pour deux pianos interprétée par les soeurs Labèque, Katia et Marielle

L'adaptation de Phia Ménard

Pour tout découvrir à ce propos n’hésitez pas à aller visionner les podcasts de Phia Ménard sur ce sujet, sur la chaîne Youtube de l’Opéra de Rennes. Vous retrouverez six pastilles qui vous permettront d’entrer dans le monde fascinant de la création aux côtés de l’artiste en charge de la mise en scène et de la scénographie des Enfants terribles.

Documents en +

Certaines ressources sont déjà disponibles sur notre site internet. Vous pouvez les trouver sur la page du spectacle Les Enfants terribles : podcast vidéo avec Phia Menard, dossier de presse du spectacle, vidéo sur les coulisses, etc.

Et pour accompagner ces éléments nous vous proposons d'approfondir votre découverte avec divers documents téléchargeables tels le livret, la partition ou encore des diaporamas photo pour vous faire une idée de ce à quoi vous découvrirez sur scène.

D'autres ressources peuvent vous être communiquées si vous le souhaitez comme la vidéo de présentation de remise de maquette. N'hésitez pas à nous contacter si cela vous paraît intéressant à avoir pour travailler sur ce spectacle.