Ressources - Béatrice et Bénédict
Présentation
Si Béatrice et Bénédict épouse une forme relativement classique dans sa structure, la musique que le compositeur de la Symphonie fantastique a peaufiné pendant une trentaine d’années offre une place prépondérante à l’orchestre, authentique personnage de cet opéra.
C’est donc pour les musiciens de l’Orchestre National de Bretagne une expérience rare et enthousiasmante de l’interpréter pour la toute première fois, sous la baguette de Sascha Goetzel. Une première aussi dans l’histoire de l’Opéra de Rennes où l'ouvrage n'a jamais été présenté.
Hector Berlioz, le compositeur et librettiste
Hector Berlioz est né en 1803 à La Côte Saint André dans l’Isère, en France. Placé dans une école religieuse en 1809 il y commence ses études, poursuivies auprès de son père, Louis Berlioz, après la fermeture du séminaire deux ans plus tard. Celles-ci, bien qu’ouvertes sur les arts avec l’apprentissage de la musique - chant, guitare et flûte – et la composition de quelques mélodies dès l’âge de 12 ans, lui font suivre la même voie que son père : la médecine. Après l’obtention de son baccalauréat, il entre en faculté de médecine qu’il quitte rapidement pour se consacrer à des études musicales au Conservatoire de Paris auprès de Jean-François Lesueur (1760-1837) et Anton Reicha (1770-1836), entre 1823 et 1825. Cela marque son entrée dans le monde musical parisien. Dès lors, il fréquente avec assiduité l’Opéra et y découvre de nombreux compositeurs.
Il est pris de passion pour la composition en fréquentant la bibliothèque du Conservatoire, étudiant avec attention les partitions de Gluck (1714-1787) et s’y adonne à son tour avec des œuvres chorales et symphoniques comme sa Messe solennelle (1824) qui se révèlent être, au regard de ses compositions ultérieures, les prémices d’une écriture riche, particulière, originale, d’un style qui lui est propre, inventif et qui déconcerte ceux qui l’évaluent et l’écoutent. En effet, après avoir concourut plusieurs fois au prix de Rome*, ce n’est qu’en 1830 qu’il obtient cette récompense tant souhaitée grâce à sa cantate Sardanaphale. Les compositions s’enchaînent dans ses années-là, souvent inspirées des œuvres découvertes aux même périodes comme les pièces de Goethe (1749-1832), Faust¸ qui lui inspirent les Huit Scènes de Faust, en 1828.
Hector Berlioz _ Messe solennelle _ 1824
Berlioz _ Symphonie fantastique (Philharmonique de Radio France / Myung-Whun Chung)
La découverte d’Harriet Smithson, actrice interprétant le rôle d’Ophélie dans une reprise de la pièce de Shakespeare, Hamlet, fait naître chez Berlioz de forts sentiments d’amour et d’admiration qui nourrit la composition d’une nouvelle œuvre que beaucoup considèrent aujourd’hui comme son chef-d’œuvre absolu. Inspiré par cet amour torturé qu’il n’avoue pas à la principale intéressée, il compose, en 1830, la Symphonie fantastique, avec laquelle il révolutionne la musique orchestrale, inaugurant la musique à programme*. Œuvre en cinq mouvements, elle raconte une histoire, en partie autobiographique, qui lui permet d’exprimer ses nombreuses influences, musicales et littéraires. Après son séjour à la Villa Médicis à Rome, financé par le prix de Rome, où il compose plusieurs œuvres dont une commande de Paganini (1782-1840), Harold en Italie, pour alto et orchestre, il rentre en France et épouse Harriet Smithson.
Bien qu’il soit salué par certains de ses pairs, Liszt (1811-1886), Wagner (1813-1883) et Paginini notamment, et considéré comme un compositeur prolifique (Requiem ou la Grande Messe des morts en 1837, Benvenuto Cellini en 1838, Roméo et Juliette en 1839), il ne fait pas l'unanimité auprès du public et ses œuvres lyriques ne sont pas appréciées. A l'inverse, le compositeur est parfaitement dans l'air du temps avec ses mélodies accompagnées d'un ensemble instrumental, genre en plein développement portés par d'autres compositeurs tels que Strauss (1804-1849), Duparc (1848-1933) ou Mahler (1860-1911). Pour autant, ses compositions seules ne lui permettent pas de subvenir entièrement à ses besoins et ceux d’Harriet. Il continue alors ses rubriques de critique musicale pour Le Journal des débats tout en occupant le poste de conservateur-adjoint à la bibliothèque du Conservatoire.
Défait par le manque de reconnaissance, Berlioz achève la composition de sa nouvelle œuvre mélodique Les Nuits d’été sur des poèmes de Théophile Gautier (1811-1872) et quitte à nouveau la France. Il s’engage dans une tournée en Europe où il dirige ses propres œuvres. Partout où il passe, ses représentations sont couronnées de succès, que ce soit en Allemagne, en Autriche ou en Russie, il est applaudi, seule Paris ne suit pas la tendance. Inventeur de l’orchestre moderne, Berlioz dispense ses classes en Europe où il est désormais reconnu comme une référence par tous les autres compositeurs.
Son retour en France coïncide avec le début du second Empire dans lequel le compositeur s'engage : il devient membre du jury de l'Exposition universelle de 1851, reçoit une commande de l'empereur pour l'exposition suivante de 1855 et est élu à l'Institut en 1856. S'ensuit une nouvelle période d'écriture : les Troyens en 1855 et Béatrice et Bénédicte. Cette dernière est l'ultime œuvre lyrique de Berlioz. Elle est présentée au public en 1863 à Baden-Baden et s'inspire de la pièce de Shakespeare, Beaucoup de bruit pour rien. Après avoir connu le succès qu’il désirait tant avec ses dernières œuvres, il s’éteint en 1869, âgé de soixante-cinq ans, seul, ayant survécu à tous ses proches. Longtemps laissées de côté, ses œuvres recouvrent une certaine popularité à partir de 1970 et ce notamment en France et en Angleterre.
Béatrice & Bénédict, Ouverture (Mikko Franck)
L'histoire
Acte I
À Messine, au XVIème siècle, Léonato savoure la victoire du général Don Pedro sur les Maures qui ont tenté d’envahir la Sicile. Héro, la fille de Léonato, retrouve avec joie Claudio qu’elle doit bientôt épouser. Le jeune homme s’est brillamment illustré au combat ainsi que Bénédict, qui pourrait lui aussi suivre son exemple en se mariant après une si belle victoire. Mais Bénédict est résolument opposé au mariage. Il est en conflit perpétuel avec la nièce de Léonato, Béatrice, qui l’accueille à son retour du combat avec des discours pleins de dédain. Bénédict surprend bientôt une conversation entre Léonato et Claudio qui lui laisse entrevoir que la fureur de Béatrice n’est qu’un leurre : elle dissimule en réalité la passion qu’elle éprouve pour lui. Bénédict est bouleversé ; il se jure d’aimer Béatrice. Héro et sa suivante Ursule ont de leur côté joué un petit tour à Béatrice pour la persuader de l’amour que Bénédict ressent pour elle.
Acte II
Dans le palais de Léonato on prépare le mariage de Claudio et Héro. Somarone, le maître de chapelle, est déjà passablement éméché tandis que Béatrice est en proie à une vive agitation : elle réalise qu’elle aime Bénédict. Héro et Ursule prennent plaisir à pousser la jeune fille dans ses retranchements. Béatrice restée seule est profondément émue par les chants d’hyménée qui commencent à retentir. Cependant le jeu des piques acerbes reprend bientôt entre Bénédict et Béatrice jusqu’à l’arrivée du cortège nuptial. Héro et Claudio signent leur contrat de mariage mais on apprend qu’un second contrat a été préparé ; il n’attend plus que la signature de Béatrice et Bénédict ! Réconciliés pour un temps, les deux amants consentent à se marier en célébrant l’amour « un feu follet qui vient on ne sait d’où ». Ils s’accordent enfin en reconnaissant que « folie, après tout, vaut mieux que sottise ».
Béatrice et Bénédict en un clin d'œil
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- une présentation de l'oeuvre et de sa période de création.