Espace ressources : La Chauve-souris

Une mise en scène de Jean Lacornerie

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Metteur en scène formé auprès de Jacques Lassalle au Théâtre National de Strasbourg de 1987 à 1990, Jean Lacornerie fonde la compagnie Ecuador à Lyon en 1992.

De 2002 à 2009, il dirige le Théâtre de La Renaissance (Oullins, Lyon-Métropole) avec Étienne Paoli.

Depuis 2010, il mène au Théâtre de la Croix-Rousse avec Anne Meillon un projet au croisement du théâtre et de la musique avec une forte implication sur le territoire à travers de nombreux spectacles participatifs.

Par ailleurs, il a monté en 2016 une nouvelle production de L’Opéra de quat’sous (Weill), et en 2017 Plus léger que l’air de Federico Jeanmaire et au deSingel (Anvers) Façade : les derniers jours de Mata-Hari.

 

Retrouvez sa biographie sur le site internet du théâtre Croix-rousse !

 

 Claude Schnitzler à la direction musicale

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Claude Schnitzler est né à Strasbourg en 1949. Il fait ses études musicales au Conservatoire de cette ville (orgue, clavecin, direction d'orchestre et écriture). Il complète ensuite son cursus de chef d'orchestre au Mozarteum de Salzbourg, tout en donnant de nombreux récitals d'orgue en France et à l'étranger.

C’est à l’Opéra du Rhin, où il entre comme chef de chant, que Claude Schnitzler va commencer sa carrière. Il a en effet la chance de participer à l’âge d’or d’une maison sur laquelle veille un tandem d’exception : Jean-Pierre Ponelle, qui y réalise certaines de ses plus belles mises en scène, et Alain Lombard à la direction musicale. Comme assistant de ce dernier, il travaille ensuite avec l'Orchestre Philharmonique de Strasbourg. Après une collaboration régulière avec l'Opéra de Paris, il prend la direction de l'Orchestre de la Ville de Rennes et cumule cette fonction avec celle de chef permanent de l'Opéra du Rhin. Puis il est nommé à la tête de l'Orchestre de Bretagne.

Se produisant à la tête des principaux orchestres français dans le répertoire tant traditionnel que contemporain, il dirige aussi  Siegfried et Le Crépuscule des dieux à l'Opéra de Marseille. Invité dans de nombreuses grandes maisons -Liceu de Barcelone, Fenice de Venise, la Monnaie à Bruxelles-, il collabore par ailleurs régulièrement avec l’Opéra de Leipzig. Il s’y voit bientôt confier le répertoire français (Carmen, Manon, Roméo et Juliette…), ainsi qu’un Lac des Cygnes à la tête de l’Orchestre du Gewandhaus. Il reçoit un accueil chaleureux à Vienne, où sa Fiancée vendue et sa Chauve-Souris données au Volksoper sont si favorablement appréciées que le Staatsoper le réclame à son tour pour Roméo et Juliette de Gounod.

Claude Schnitzler cultive en parallèle un talent reconnu pour la musique légère, notamment française, dont il sert comme personne les partitions parfois si délicates. Il a consacré à ce répertoire un concert au Festival d’Edimbourg avec le Scottish Chamber Orchestra, qui a reçu les louanges de la critique internationale.

 

Partez à la rencontre de l'univers de Bruno de Lavenère, costumier et scénographe de la pièce, au travers ses créations : les costumes des personnages !

Présentation et résumé

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Troisième opérette de Johann Strauss, Die Fledermaus, est un chef d’œuvre du genre, unanimement apprécié tant pour ses qualités musicales exceptionnelles que pour l’intelligence de son livret. Le raffinement et les trouvailles musicales en font une des œuvres les plus populaires du répertoire et demande des chanteurs lyriques capables de jouer la comédie. Son ouverture fascinante, le trio de l’acte I, la valse de l’acte II entre autre, conduisirent au succès éclatant et à la célébrité de cette joyeuse farce.

 

L’opérette se situe à Vienne et se déroule pendant une nuit de folie. Elle raconte la vengeance minutieusement organisée du Dr Falke envers son ami Gabriel von Esenstein, qui l’a contraint, au retour d’un bal costumé, à traverser la ville déguisé en chauve-souris.

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Acte 1

Chez Eisenstein,

Gabriel von Eisenstein (ténor), mari impulsif et jaloux est condamné à 8 jours de prison pour injure sur agent public. Sa femme, Rosalinde (soprano), marivaude avec Alfred (ténor), un ancien courtisan, tandis que la servante Adèle (soprano), obtient, par supercherie de pouvoir se rendre au bal du prince Orlofsky.

 

 

 

Le Dr Falke (baryton) en veut à son ami Esenstein de l’avoir ridiculisé, l’obligeant à traverser la ville, déguisé en chauve-souris. Il lui propose, afin de pouvoir se venger, de l’accompagner déguisé, à la fête d’Orlofsky (mezzo-soprano).

Adèle et Eisenstein partis, Franck (baryton), le gouverneur de la prison, arrête Alfred qu’il prend pour Gabriel.

Acte 2

Chez le prince Orlofsky.

Prévenue par Falke, Rosalinde, déguisée en comtesse hongroise, séduit Esenstein qui ne l’a pas reconnue, et lui soutire sa montre en gage de son amour.

Franck, qui a rejoint le bal, se lie d’amitié avec Esenstein, avant de quitter la fête pour rejoindre la prison.

 

D'après le site livretpartition.com

Acte 3

Dans la prison, Franck est rentré terriblement ivre.

Arrive Adèle qui vient lui demander son soutient pour devenir chanteuse, puis Esenstein déguisé, tout aussi éméché. Arrive enfin, Rosalinde qui veut faire sortir Alfred de prison.

Le quiproquo est général, et le dénouement se fait dans la joie et la bonne humeur par la louange du Champagne !

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Strauss II aurait composé sa Chauve-Souris en six semaines en 1874 à Vienne. À cette époque-là, la ville connait une forte crise économique (la crise de 1873). Vienne qui était la quatrième ville la plus peuplée du monde voit son marché financier s'effondrer. Les échanges commerciaux se font de plus en plus rares, mais cela n'empêche pas à la vie culturelle de s'élargir. On dirait même que la crise a donné envie aux Viennois  de créer et de se divertir.

La première a lieu au Theater an der Wien, le 5 avril 1874, il y aura en tout 68  représentations en 1874.

En France, l’œuvre est jouée pour la première fois trois ans plus tard, le 30 octobre 1877 au théâtre de la Renaissance à Paris. Il s'agit en fait d'une adaptation française très remodelée (en partie pour des raisons de droits d’auteur) sous le titre de La Tzigane. Il faudra alors attendre 1930 pour voir la véritable version de Strauss fils en langue originale, au théâtre Pigalle sous la direction de Bruno Walter.

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Découvrez le détails, le contexte de création, la partition, les personnages... sur ce site !

Titre
Extrait : l'ouverture et la valse viennoise
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Qui est Johann Strauss II ?

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Fils de Johann Strauss I (1804-1849), Johann Strauss II, est né à Vienne le 25 octobre 1825.

À six ans, Schani apprend la musique en cachette de son père, ce qui est assez difficile, Strauss étant souvent en voyage à travers l’Europe. C’est l’organiste Drexler qui apprend à l’enfant les éléments d’harmonie, de contrepoint, de fugue… Presque sans effort, Schani devient un petit virtuose du violon.

Les années passent, le jeune Johann a maintenant 18 ans… Il est possédé par le désir de se produire en public. N’étant pas encore majeur, il use d’un stratagème pour obtenir une licence officielle et le voilà bientôt à la tête d’un orchestre. Il lui faut trouver un lieu d’accueil. Impossible à Vienne où l’impresario de son père fait bonne garde et menace les propriétaires d’établissements de la ville : s’ils engagent Schani, Strauss père désertera leurs maisons et leur interdira même d’exécuter ses œuvres. Mais l’impresario omet d’exercer son chantage sur les guinguettes de banlieue et voilà le jeune Strauss engagé à Hietzing au casino Dommayer.

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Le soir de la première arrive. Nombreux sont les Viennois venus en curieux. Johann apparaît dans un habit flambant neuf : il monte sur l’estrade. Il leva le bras droit et… la soirée se termine par un triomphe qu’un journaliste résuma ainsi le lendemain  » Adieu Strauss père ! Bonjour Strauss fils ! « 

 

Quelques années plus tard (1849), âgé seulement de 45 ans, Strauss père meurt de la scarlatine. Schani réunit ses propres musiciens avec ceux de son père pour former un grand orchestre de cinquante instrumentistes. Pendant quatre ans, la  » Sophiensaal  » résonna au rythme des valses, galops, mazurkas et polkas écrites par Johann, nouvelle idole de Vienne !

 

Retrouvez l'ensemble de sa biographie en cliquant sur ce lien !

 

Découvrez la partition française et la partition anglaise de La Chauve-Souris !

 

Pour aller plus loin : l'Opérette !

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C'est un genre théâtral léger dans lequel sont alternés des couplets chantés avec le texte parlé et des scènes dansées. Le terme "opérette" ne signifie pas qu'il s'agit d'opéra en miniature mais est plutôt fondé sur la parodie de l'opéra. Pendant un siècle environ, de 1850 à 1950 ce genre de théâtre musical léger va avoir beaucoup de succès à Paris et en province. De nombreuses créations portaient sur des sujets d'actualités plus ou moins satiriques, ainsi que de nombreuses reprises d'opéras et mythes célèbres comme celui d'Orphée et Eurydice.

Jacques Offenbach (1819-1880) tient alors une place importante dans le monde de l'opérette française avec sa célèbre création : Orphée aux enfers (1858) où la célèbre musique Le galop infernal a tendance à nous faire penser à une danse nommée le French Cancan. Un curieux mélange d'opera buffa et d'opéra-comique forme donc ce que nous appelons une opérette.

Autrement dit, ce n'est en aucun cas un mini opéra malgré le suffixe "–ette" (qui peut avoir un sous-entendu péjoratif), mais plutôt un "opéra-comique (vraiment) comique", qui s'est développé dans un contexte hors du commun : celui de contourner la censure (très stricte à l'époque), dans le rejet des grands spectacles bourgeois, tout en ayant comme objectif principal d'être avant tout un divertissement pour son public.

"C’est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens", Molière

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Ce genre théâtral léger et facile d'accès va alors attirer un auditoire plus diversifié que celui de l'opéra, qui va aller du public populaire aux classes plus élevées de la société. Cette triple conjonction théâtre-musique-danse va aussi offrir une liberté d'expression qui était interdite dans d'autres pays à l'époque, et donc de nombreuses créations humoristiques. (Pour limiter cette liberté prises par les compositeurs, un décret restrictif sera mis en place au début de la deuxième partie du XIXe siècle, ce qui limite le nombre de personnages (4 maximum) pour une opérette. Mais celui-ci est aussitôt levé en 1858, ce qui permet aux compositeurs de créer des œuvres beaucoup plus riches.)

Contrairement à ce que nous pourrions penser, Jacques Offenbach n'est pas le créateur de la première opérette, même s'il reste une grande référence de l'histoire du genre. C'est à Hervé (de son vrai nom Florimond Ronger) que l'on accorde généralement l'invention de ce genre théâtral, pour sa première opérette Don Quichotte et Sancho Pança, dans la première partie du XIXe siècle. Offenbach et lui seront alors à la fois amis et concurrents dans cette aventure, et Hervé restera pour toujours frustré de rester dans l'ombre d'Offenbach.

 

Pour plus de détails sur les origines, découvrez ce site internet !

Suivez son évolution par ici !

 

La place de la voix dans La Chauve-Souris

La Chauve-Souris explore tout le squelette de la voix humaine, y compris la voix parlée avec le rôle de Frosch au troisième acte.

Dans La  Chauve-Souris,  les  rôles de Rosalinde et d’Adèle sa servante sont  confiés  à  deux sopranos.  Traditionnellement, dans le théâtre lyrique depuis le XVIIIe siècle, les rôles des héroïnes sont confiés à ce type de voix  légères et aigües.

  Pour  les  hommes,  le  rôle  d’Eisenstein  est  écrit  pour  un ténor,  mais  la  tessiture  du  rôle  permet  d'être incarné par  un baryton. Le rôle de M. Miro exige de grandes qualités de comédien, c’est un rôle où « dire le texte et le faire comprendre » est très important. C’est souvent un ténor qui l'interprète.  Pour le rôle du Prince Orlofsky, Johann Strauss propose une  alternative : on  peut  le confier à  une  femme (mezzo-soprano)  ou  un  homme  (ténor).  À  la  création  de l’œuvre, c’est Irma Nittinger (mezzo-soprano) qui fut choisie. Dans ce cas le rôle s’enrichit alors d’une donnée théâtrale : le travestissement. Il  permet  à  l’interprète  de  laisser  cours  à  son  talent  de comédienne.  Enfin,  notons  que  le  rôle de  Frosch  (acte  III)  est un  rôle uniquement parlé. Il était traditionnellement attribué à un comédien comique. Dans la mise en scène de Jean Lacornerie ce personnage est incarné par une femme, ce qui donne un côté comique à la pièce. Pour ce rôle, une grande place est laissée à l’improvisation, ce qui amène la  comédienne  à  faire  référence  à  des événements du présent : d'où la blague du comédien cas contact en vue de la situation sanitaire.

 

Et la danse dans tout ça ?

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La valse tient une place importante dans La Chauve-Souris. Elle peut même être considérée comme un personnage à part entière, sans qui, La Chauve-Souris n'aurait pas la même signification. Dès son ouverture, Johann Strauss fils nous fait comprendre l'importance de la valse avec un assemblage de différentes valses. Cependant, contrairement à ce que certains pourraient penser, ce n'est pas la danse qui est représentée sur scène, mais seulement sa musique.

La Polka, une danse de couple originaire de Bohême (actuelle République Tchèque), occupe elle aussi une place cruciale dans la pièce, mais qui contrairement à la valse, est représentée. La polka est une danse à temps binaire, essentiellement composée de sauts et de pas chassés. Elle a été très popularisée à l'époque de Johann Strauss fils (XIXe siècle) pour sa rapidité et son rythme (à l'opposé de la valse).

Ce sont tous ces éléments, ces assemblages de différentes valses auxquelles s'associent la polka et la musique populaire hongroise, qui vont faire de La Chauve-Souris la référence de l'opérette viennoise, ainsi que la réussite de Strauss fils.

C'est donc cette fête chez le Prince Orlofsky, qui va former le point essentiel de l'histoire de La Chauve-Souris, sans oublier que son titre provient d'un bal précédemment vécu par une majorité des personnages principaux.