Ressources - Un requiem allemand

Présentation

Bouleversé par la mort de son mentor Robert Schumann puis par celle de sa propre mère, Johannes Brahms signe avec son Requiem allemand un chef-d’œuvre lumineux. Gildas Pungier et les artistes du Chœur Mélisme(s) retrouvent ce monument de la musique chorale qu'ils chérissent particulièrement.

Alors qu’un requiem traditionnel rend hommage aux morts, celui de Brahms se préoccupe davantage des vivants. Si certains mouvements insufflent tristesse et recueillement, d’autres portent des accents d’espérance et de triomphe.

Cette tension entre le sacré et l’humain est encore plus frappante avec la version pour 2 pianos choisie par Gildas Pungier, plus intime et émouvante que l’écriture orchestrale. Il s'entoure de solistes complices de l'Opéra de Rennes : Elsa Benoît et Catherine Trottmann en alternance pour la partie de soprano solo, ainsi que le baryton Damien Pass.« Plutôt qu’Un Requiem allemand, j’aurais dû le titrer Requiem humain », dira Brahms. C’est dire si cette œuvre porte un sens universel.

Johannes Brahms

Contenus

Johannes Brahms nait en 1833 à Hambourg et grandit dans une famille bercée par la musique, entouré d’un père musicien, d’une mère couturière, d’une sœur et d’un frère qui deviendra lui aussi pianiste par la suite. Lecteur assidu, sa collection dépasse les 800 volumes à la fin de sa vie, et musicien passionné, il apprend à jouer différents instruments dès le plus jeune âge et suit des cours de piano, de cor et de violoncelle. Durant ces premières années d’apprentissage musical il découvre la musique de J.S. Bach, W.A. Mozart, J. Haydn et L. van Beethoven. Il nourrit un certain attrait pour la musique folklorique qu’il fait vivre en en collectionnant les chansons. Son intérêt se renforce au fil des années et notamment lors de rencontres avec des émigrés hongrois, en 1848, qui lui partagent leurs connaissances de la musique tzigane. Parmi ces personnes, le violoniste Eduard Reményi duquel Brahms s’en fait un proche collaborateur.

  • Johannes Brahms - Piano Sonata No. 1 in C major, Op. 1

Il compose ses deux premières sonates pour piano en 1853 après avoir passé quelques années à donner des cours de piano et jouer dans des restaurants ou à l’occasion de certains événements pour participer aux frais de sa famille. La même année il rencontre Joseph Joachim qui devient un ami avec lequel Brahms travaillera de pair ; Robert Schumann qui lui consacre un article dans la « Neue Zeitschrift für Musik » sous le titre de Neue Bahnen (voies nouvelles), il inscrit même dans son journal à la date du 30 septembre la mention suivante : « Brahms est venu me voir, un génie » ; ainsi que Liszt et Berlioz.

En 1859 il se fait chef de chœur d’un chœur de femmes amateur à Hambourg où il s’est installé en 1856 après avoir voyagé un temps avec Clara Schumann, pianiste reconnue de la période romantique, à la mort de son mari Robert Schumann.

Durant les années suivantes, il refuse régulièrement des postes à responsabilités cherchant à garder une certaine liberté qui lui permet de composer et jouer sa musique à sa guise. Il devient tout de même directeur de l’Académie de chant de Vienne où il travaille à élargir le répertoire du chœur allant de la musique ancienne jusqu’à ses propres œuvres.

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  • Johannes Brahms - Trio in A minor op.114

Musicien passionné Brahms reste un compositeur réservé et exigeant avec lui-même qui le fera détruire, à certaines occasions, des partitions dont il n’est pas entièrement satisfait. Compositeur rigoureux il n’en étudie pas pour autant toutes les ficelles et ne cherche pas à renouveler les formes classiques de la musique dans ses compositions. Éloigné de la musique à programme, de l’histoire racontée, il ne compose pas d’opéra. Toutefois il tire parfois son inspiration d’œuvres littéraires pour composer des œuvres musicales.

Johannes Brahms meurt en 1897 à Vienne après avoir consacré ses dernières années à la composition d’œuvres pour piano et clarinette, inspirées de sa rencontre avec le clarinettiste Richard Mülfeld auquel il rend ainsi hommage.

Histoire

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Requiem allemand est une œuvre de grande envergure en sept mouvements composée par Johannes Brahms, achevée en 1868.

À l’origine, Brahms ne se tourne pas véritablement vers le genre symphonique. Après que son ami et mentor, Robert Schumann l’y encourage, il ébauche une symphonie mais cette dernière ne verra jamais le jour. Par la suite, l’un des mouvements servira à la composition du requiem.

Robert Schumann meurt en 1856 et Brahms songe alors à lui rendre hommage au travers d’un requiem. Cette idée fait du chemin dans son esprit et se concrétise davantage à la suite d’une nouvelle perte pour Brahms, celle de sa mère, qui décède en 1865. La genèse de l'œuvre s’étend ainsi sur une vingtaine d’années. Brahms compose son requiem à partir de textes de la Bible en allemand, sans pour autant en faire une œuvre liturgique

Contenus

La première a lieu en 1867 comprenant les trois premiers mouvements. Les deux premiers sont bien accueillis, mais une erreur du timbalier dans le troisième mouvement obscurcie le succès de l'œuvre. Le public n’en retiendra que ce troisième mouvement raté et attribuera la faute à Brahms. Malgré cette première houleuse, l'œuvre complète en sept mouvements est jouée en 1968 et sera chaleureusement accueillie, faisant oublier le mauvais départ.

Le Requiem allemand de Johannes Brahms se distingue nettement des requiem traditionnels. Alors qu'un requiem classique est dédié à honorer les morts et à prier pour le repos de leurs âmes, Brahms adopte une perspective plus vaste et plus humaine. Son œuvre ne se concentre pas seulement sur la mort, mais cherche avant tout à apporter consolation aux vivants. Sa musique, empreinte d'une grande richesse émotionnelle et d'une profonde humanité, enveloppe l'auditeur dans une atmosphère de méditation et de réconfort. Il offre ici une véritable célébration de la vie et une source d’apaisement pour ce qui restent.

Pour en savoir plus

Le Requiem

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Un requiem est une messe célébrée lors des funérailles en l’honneur des morts. Le terme “requiem” est extrait de l’introït de la messe “Requiem aeternam dona eis Domine” (“Seigneur, donne-leur le repos éternel”). Le requiem tient son origine de la musique religieuse, bien loin des salles de concert. 

La première trace d’un requiem date de la fin du IIè siècle mais les spécialistes supposent que la pratique est antérieure. Devenu au fil du temps un genre musical à part entière, le requiem évolue. D’abord chanté en chant grégorien, le requiem évolue vers des versions polyphoniques. À la fin du XVIIè siècle, les compositeurs abandonnent le style a capella pour l'accompagnement d’un orchestre. Il est aussi peu à peu sorti de l’enceinte de l’institution religieuse pour être donné lors de représentations publiques plus larges.

De nombreux compositeurs se sont essayés à la création de requiem. Le plus célèbre est celui de Mozart. Composé en 1791, quelques jours avant sa mort. Il reste inachevé, ce qui participe à sa renommée. Aujourd’hui encore ce requiem fascine et intrigue, tout comme les théories autour de la mort de Mozart.

L’on retient aussi ceux de Palestrina et Haydn, ainsi que ceux de Cherubini, Schumann, Brahms, Verdi, Berlioz, Dvorak, Fauré, Britten… À la différence de beaucoup de requiem qui sont le fait de commandes, certains sont écrits à la suite de la perte d’un proche par le compositeur. C’est le cas par exemple de Verdi qui compose son requiem à la suite de la mort de Rossini.

  • Mozart : Requiem (Orchestre national de France / James Gaffigan)

  • Verdi : Requiem (Orchestre National de France / Daniele Gatti)

Documents en +

Certaines ressources sont déjà disponibles sur notre site internet. Vous pouvez les retrouver sur la page du spectacle Un Requiem allemand : teaser, distribution/équipe artistique.