Ressources - La Résurrection
Présentation
Ce drame sacré retrace les derniers jours de la Passion du Christ et offre une expérience émotionnelle inoubliable. La palette sonore riche et expressive de Haendel offre au Banquet Céleste une grande liberté d’interprétation.
La Résurrection narre un récit extraordinaire, entre profondeur et humanité. L'histoire se déploie autour des sentiments contrastés de deux femmes, Maddalena et Cleofe. Chaque personnage possède une écriture musicale distincte et plonge l’auditeur dans ce moment précis des trois jours séparant la mort du Christ de sa résurrection. La musique exprime toute la diversité des émotions humaines face à ce mystère, des luttes aux espoirs, de la foi à la rédemption.
L’opposition entre l’obscurité et la lumière guide le récit et ces contrastes dramatiques transportent l'auditeur au cœur d'une œuvre éblouissante, interprétée par le Banquet Céleste et une distribution de grands spécialistes de ce répertoire.
Georg Friedrich Haendel
Georg Friedrich Haendel, né en 1685, est le fils de Georg Haendel, barbier-chirurgien, et de Dorothea Taust
Bien qu’il ne grandit pas dans une famille de musiciens, Haendel manifeste très tôt une attirance et un talent certain pour la musique, qui en fera un des compositeurs baroques les plus éminents de son temps. Cependant, son père, loin d’être favorable à la musique, n'approuve pas une telle carrière pour son fils. L’opposition de ce dernier s’apaise après la rencontre avec Jean Adolphe Ier de Saxe Weissenfels. Suite à cette rencontre, il autorise son fils à suivre l’enseignement de Friedrich Wilhelm Zachow. Il lui dispense une formation musicale complète. A ses côtés, Haendel apprend le clavecin et l’orgue, et se forme à la composition.
Handel's Almira: "Proverai di che fiere saette",
Handel 1708 La Resurrezione Sacred Oratorio HWV 47 Václav Luks Collegium 1704
Les sources concernant le début de la vie de Georg Friedrich Haendel sont peu nombreuses et parfois peu fiables, ce qui laisse de nombreuses zones d'ombre sur cette période. À l’âge d’environ 12 ans, il semble qu’il ait séjourné à Berlin. Les circonstances et les dates exactes de ce voyage demeurent floues, mais c’est durant ce séjour qu’il serait entrer en contact avec Frédéric III de Brandebourg, futur roi de Prusse. À 17 ans, il entreprend un second voyage à Berlin, où il rencontre Ariosti et Bononcini, et joue devant le roi de Prusse. Haendel y fait grande impression, et Frédéric III lui propose de le prendre à son service. Haendel décline cette offre, peut-être pour respecter la volonté de son père (décédé en 1697), bien que les faits à ce sujet restent incertains.
En 1702, de retour à Halle, Georg Friedrich Haendel s’inscrit à l'université pour y suivre des études de droit. L'année suivante, il est nommé organiste à la cathédrale calviniste de Halle. Cependant, cette situation ne dure pas longtemps. En 1703, il décide de ne pas renouveler son contrat d'organiste, ni son inscription à l'université, quittant définitivement Halle pour s'installer à Hambourg.
C’est à Hambourg que débute véritablement sa carrière. Faisant preuve d’un entregent certain, il se lie d’amitié avec Johann Mattheson. Cette rencontre est déterminante pour sa carrière, Mattheson, déjà célèbre musicien, dispose d’une influence importante à Hambourg. Par son intermédiaire, Haendel devient précepteur chez l’ambassadeur d’Angleterre. Il se fait peu à peu un nom et enseigne afin de gagner sa vie. Cette période est également fertile pour ses compositions et beaucoup de ses pièces instrumentales datent de ces années à Hambourg. Il se familiarise également avec le milieu de l’opéra, un art qu’il aborde pour la première fois avec Almira en 1705 et c’est un succès.
En 1706, il part pour l’Italie où il enchaîne les compositions. En 1708, il crée notamment l’oratorio La resurrezione à Rome.
En 1710, après quelques détours,Haendel débarque en Angleterre. L’année suivante, il connaît un grand succès avec son opéra Rinaldo, le premier opéra italien composé pour la scène londonienne. Après ce triomphe, il passe une année à Hanovre avant de retourner à Londres à l'automne 1712, où il bénéficie du mécénat du comte de Burlington, chez qui il réside. Au cours des années suivantes, Haendel fait quelques allers-retours entre différentes villes, mais en 1717, il se fixe définitivement à Londres.
En 1719, Handel crée la Royal Academy of Music grâce au soutien du roi et de la noblesse. Cette Royal Academy est une compagnie ayant pour but de fournir des opéras au King’s Theater. Haendel en est le principal compositeur. Cette expérience initialement prévue pour 21 ans, ne dure finalement que 9 saisons et finit par sombrer dans les difficultés financières. Toutefois, 34 opéras y furent créés dont 14 de Haendel avec notamment Rada-Misto (1720), Tamerlano (1724) ou encore Scipione (1726).
En 1727, Haendel reçoit la commande de quatre anthems pour le couronnement de George II, il rend ainsi hommage au roi avec la composition d'un opéra patriotique, Riccardo Primo. Cette même année, il est naturalisé anglais.
Repartant sur de nouvelles bases financières, une deuxième académie est créée par John Jame Heidegger. Entre 1729 et 1733, 6 opéras de Haendel y sont créés. En 1734, le contrat avec le King's Theatre expire, Heidegger ne le renouvelle pas et loue le théâtre au « Nobility ». Händel traite alors avec John Rich, qui vient de construire le Théâtre Royal de Covent Garden. En 1735, il crée Ariodante et Alcina, son dernier succès d’opéra. En 1736, il crée à Covent Garden, Alexander’s Feast, une création saluée et très rentable pour Haendel.
En 1737, il subit une attaque qui lui laisse des séquelles et le pousse à suivre une cure à Aix la Chapelle. De retour à Londres, Heidegger l’engage comme directeur musical au Haymarket et lui commande 2 opéras et un pastiche. Rapidement, Faramondo et Serse sont créés mais les œuvres ne rencontrent pas un grand succès. Ainsi, Heidegger ne renouvelle pas le contrat de Haendel pour la saison, et ce dernier loue des théâtres pour faire jouer ses œuvres. Durant cette période, il fait également quelques voyages notamment aux Pays-Bas et en Irlande où il donne des représentations. En 1742, il est de retour à Londres et annonce une saison d’oratorios au Covent Garden. Il réitère ce type de programmation sur plusieurs saisons.
En 1751, alors qu’il compose Jephta, sa vue se détériore et il devient finalement aveugle. Déterminé à continuer la musique, il se fait assister par un de ses élèves J. C Smith, ce qui lui permet de continuer à diriger ses oratorios et à jouer, et cela presque jusqu’à la fin de sa vie en 1759.
"Lascia ch'io pianga" (Rinaldo, Handel) - Ana Vieira Leite & Thomas Dunford
Haendel : "Scherza infida", Ariodante (Lea Desandre/ William Christie)
Georg Friedrich Haendel : Concerto à 4 en ré mineur (Ensemble La Rêveuse)
Un oratorio, qu'est-ce que c'est ?
Un oratorio est une pièce chantée et mise en musique, un peu à l’image d’un opéra. Mais à la différence de ce dernier, il est présenté sans mise en scène, ni costumes, ni décors. Composé pour un soliste ou un chœur, accompagné d’un orchestre, les voix et les instruments se mêlent et transportent le spectateur dans un drame lyrique. Aux côtés de l’opéra et de la cantate, l’oratorio est considéré comme l’un des trois grands genres musicaux du XVIIè siècles.
Les origines de ce genre sont imprégnées d’un caractère religieux. L’oratorio fait son apparition au début du XVIIè siècle avec la Contre-Réforme. Il s’agit du mouvement initié par l’Eglise catholique face à la Réforme Protestante. Derrière la Contre-Réforme, l’idée est de former de nouveaux ordres religieux, et ce afin de diffuser largement la foi catholique. Dans ce contexte apparaît alors l’ordre des Oratoriens. Les Oratoriens tiennent des réunions en dehors des offices religieux traditionnels. Durant ces réunions, ils discutent autour des textes sacrés et chantent. Ces réunions rencontrent un important succès. L'Église prend alors conscience de l’importance de la musique en tant que vecteur de propagation d’idées. Ces réunions deviennent peu à peu des concerts à part entière et prennent le nom d’oratorio (oratoire en français). D’abord de nature religieuse, ce genre s’exporte largement et l’oratorio a donné place à des sujets profanes. Il connaît un succès retentissent et de nombreux compositeurs dont Haendel, Haydn, Bach ou encore Berlioz s’y essayent.
A propos, La Résurrection
La Résurrection est un oratorio composé par Georg Friedrich Haendel, sur un livret de Carlo Sigismondo Capece. La première a lieu en 1708, plus précisément le 8 avril, jour du dimanche de Pâques. Une date loin d’être le fait du hasard. En effet, l'œuvre traite des événements entre le Vendredi Saint et le dimanche de Pâques, c'est-à-dire les trois jours qui séparent la mort de Jésus Christ et sa résurrection. L'œuvre retrace ici un récit biblique ayant inspiré de nombreux artistes dont Haendel qui le met à l’honneur dans son oratorio .
Les grands moyens sont déployés pour la représentation du nouvel oratorio de Haendel à l’époque. Les dépenses se succèdent : 40 musiciens sur scène, 5 chanteurs, tout est orchestré pour que la représentation soit grandiose.
Cependant, la première est entachée d’une polémique. Haendel a choisi de confier le rôle de Marie-Madeleine à la soprano Margherita Durastanti. Néanmoins, dès la seconde représentation, elle est remplacée par un castrat. Le Pape lui-même s’est opposé à la présence de femmes sur scène. Ce fait n'est pas isolé dans une époque où les femmes n’ont pas leur place dans l’espace public.
Documents en +
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