Ressources - Cupid and Death

Présentation

Que se passerait-il si un Chambellan farceur inversait les flèches (et donc les pouvoirs) de Cupidon - le dieu de l'Amour - et de la Mort ? Tel est le point de départ deCupid and Death, un divertissement somptueux au rythme effréné et à l'humour débridé sur fond de musique baroque interprétée par l'Ensemble Correspondances dirigé par Sébastien Daucé. Un joyau rare et inclassable (un "mask" anglais du 17e siècle précurseur de l'opéra) qui se prête parfaitement à la relecture moderne du tandem de metteurs en scène Jos Houben & Emily Wilson et qui mêle avec burlesque et poésie la comédie, la musique et la danse.

Durée : 2h

Focus sur une pratique théâtrale bien particulière : le masque

Le masque

Forme de spectacle de cour qui se développe aux 16e et début du 17e siècle, sous le règne des familles royales anglaises et écossaises, les Tudor et les Stuart.

Comme pour l'Opéra, différentes disciplines artistiques sont nécessaires pour former un masque : musique, danse, chant et jeu théâtral. Un soin particulier est aussi apporté aux décors et costumes de scène qui construisent l'esthétisme de l'ensemble du masque.

A son apogée, un masque se présente comme suit :

- Un prologue, une entrée dans l'histoire qui permet de situer et évoquer le propos ;

- Un ou des anti-masques : des intermèdes portés par des personnages grotesques dans le but de servir le scénario ou d'aider à la résolution de l'intrigue principale, le sujet du masque ;

- Le sujet principal du masque, souvent une histoire qui mettra en valeur les figures politiques du moment ;

- Des "revels", permettant aux membres de la cour de prend part réellement au masque, d'en devenir acteur. Le roi Henry VIII, lui-même, semble avoir participé à certains masques ;

- Un épilogue, qui met un point final à l'histoire. Cette dernière finissant selon toute logique dans la joie et l'entente de toutes et tous.

Un masque est souvent une pièce commandée par des courtisans voire des membres des familles royales. Ainsi, l'histoire, bien qu'usant de bon nombre de métaphores, est liée aux mécènes qui la financent. Les masques visent la flatterie de ces derniers tout en évoquant des sujets divers et variés intégrant des références pastorales, sujets mythologiques, etc. Le but est donc de plaire, honorer et valoriser ces membres de la société. Un masque pouvait d'ailleurs ne se jouer qu'une fois, nombreux sont ceux dont on ne garde que peu de traces.

La guerre civile de 1642 met un terme à l'évolution du genre du masque et ce dernier devient par la suite passé de mode, viendrait le remplacer ce qu'on appelât les semi-opera. Un retour au masque est à noter aux 19e et 20e siècles avec pour but d'uniformiser le style musical de l'Angleterre.

Quelques portraits, d'hier et d'aujourd'hui

Contenus
Auteur - James Shirley
Compositeur - Christopher Gibbons
Compositeur - Matthew Locke

Sébastien Daucé

Rennais d'origine, Sébastien Daucé poursuit ses années de formation musicale au Conservatoire supérieur de Lyon où il rencontre ceux avec lesquels il formera par la suite Correspondances.

Il dirige l'ensemble depuis l'orgue ou le clavecin devant lequel il est assis et prend plaisir à faire vivre les pièces de la musique du XVIIe siècle français, de celles dont on se souvient à celles oubliées et perdues dans les méandres de l'Histoire.

Avec Correspondances, Sébastien Daucé voyage aux quatre coins du monde. Les concerts, les passages radiophoniques, les résidences permettent à l'ensemble de se développer et d'établir son rayonnement international.

Outreses activités pures de musicien, il publie des articles en collaboration avec les plus grands spécialistes du XVIIe siècle ; il édite voire recompose la musique jouée par l'ensemble ; il enseigne au Pôle supérieur de Paris. Musicien passionné par la période baroque, il permet une autre lecture de ces pièces parfois méconnues du grand public.

Jos Houben & Emily Wilson

Jos Houben

Né en Belgique en 1959, Jos Houben est comédien, metteur en scène et pédagogue. Il fait ses études à l’École Jacques Lecoq, puis auprès de Gaulier, Pagneux et Byland. Membre original de Complicité, il joue et collabore à la création du célèbre A Minute Too Late, qui bouleverse en 1985 le paysage théâtral de la Grande Bretagne. Avec la compagnie, il collabore à un grand nombre d’autres projets à succès. Il écrit et met en scène le duo absurdo-burlesque culte The Right Size (lauréat des prix Laurence Olivier Award : Meilleur spectacle en 1999 et meilleure nouvelle comédie en 2002) qui s’est produit dans le West End à Londres et sur Broadway à New York. Toujours en Grande Bretagne il co-produit et joue pour la télévision dans des programmes et séries burlesques à distribution et succès mondiaux : Mr. Fixit pour Thames TV et Brum pour Ragdoll Productions.

En France, en tant que comédien, Jos Houben a collaboré régulièrement avec le compositeur contemporain Aperghis, notamment sur Commentaires (Paris et Avignon, 1996), Zwielicht (Munich, 1999) et Paysage sous Surveillance (Bruxelles, 2003). En 2008, il est l’un des interprètes de Fragments d’après Beckett mis en scène par Brook. En 2013 Jos Houben co-crée Répertoire de Kagel pour le Théâtre d’Arras et Les Bouffes du Nord avec Rivalland et Wilson. En 2013-14, il travaille avec Peyret sur RE:Walden qui joue au Festival d’Avignon et au Théâtre de la Colline. Il collabore de nouveau avec Peyret en 2015 sur Citizen Jobs à Vidy-Lausanne et au 104 à Paris. Avec Magni, Jos Houben crée le duo burlesque Marcel en 2016 aux Bouffes du Nord. Le spectacle rencontrera aussi un vif succès à New York. En 2018, en tandem avec Wilson, il met en scène La Princesse Légère, nouvel opéra de Cruz à l’Opéra de Lille et l’Opéra Comique. Son célèbre one-man show, L’Art du Rire, tourne dans le monde entier depuis plusieurs années.

Jos Houben travaille auprès de compagnies de théâtre, d’opéras, d’écoles de cirque et de danse, de magiciens, d’organisations internationales, d’universités et de festivals en tant qu’enseignant ou consultant et, depuis l’an 2000, il est professeur à l’École Jacques Lecoq.

Emily Wilson

Née à San Francisco, Emily fait des études de théâtre à la George Washington University à Washington puis à l’École Jacques Lecoq à Paris. Elle co-crée avec deux complices de l’École Lecoq le Cabaret Decay Unlimited et Improbable Aïda, deux spectacles clownesques et burlesques qui se joueront plus d’une centaine de fois à travers la France et l’Europe. 

À Vienne elle met en scène avec Jos Houben, Die Verlassene Dido, un one-man-opéra qui gagnera le prestigieux prix Nestroy en Autriche. Elle travaille souvent en tandem avec Jos Houben, notamment pour la création de Répertoire de Mauricio Kagel. Elle fut l’assistante à la mise en scène pour la tournée d’Une Flûte Enchantée de Peter Brook. 

Elle s’intéresse beaucoup à la nouvelle dramaturgie américaine et participe à des lectures puis met en scène certaines pièces phares, notamment Appels en Absence de Sarah Ruhl.   

Elle accompagne souvent des artistes dans l’écriture et la mise en scène de leurs créations, notamment Bernadette Gruson pour Fesses, Marina Cedro pour Tango 1972 et Didier Gallas pour La Vérité sur Pinocchio.  Emily enseigne le théâtre au Plus Petit Cirque du Monde et au CRR/DSJC à Paris.  

Un extrait pour mieux comprendre : le teaser de Cupid and Death présenté par le Théâtre des Bouffes du Nord

Les retours, les avis

Contenus

« Désormais rompus aux résurrections flamboyantes et aux expériences scéniques (Le Ballet royal de la nuit, Histoires sacrées, Songs), Sébastien Daucé et son ensemble Correspondances s’emparent de cette œuvre composite, créée en 1653, et s’associent pour le meilleur aux metteurs en scène Jos Houben et Emily Wilson. » Télérama

« À chaque fois, la même appétence du claveciniste Sébastien Daucé, à la tête de son ensemble Correspondances, aventurier d'un théâtre musical d'ascendance baroque. » Le Monde

« L’équilibre sonore entre les pupitres est harmonieux, les mélodies se répondent et se combinent pour une diversité de couleurs. Les phrasés sont souples, les nuances raffinées. La performance des instrumentistes (bouger à plusieurs reprises, jouer en marchant, prendre parfois des positions incongrues : assis par terre ou serrés dans une boîte !) force l’admiration. C’est une salle conquise touchée en plein cœur par les flèches de cette nouvelle production, qui l'applaudit longuement et chaleureusement. » Olyrix

Reportage de France 3 Normandie au Théâtre de Caen

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