Ressources - Dans le c(h)œur de Mozart
Présentation
En écho à La Flûte enchantée, Gildas Pungier et les artistes du chœur de chambre Mélisme(s), rejoints par la soprano Sheva Tehoval et le baryton Jean-Christophe Lanièce, se plongent avec gourmandise dans une nouvelle aventure chorale.
Dans ce concert-spectacle, Mozart aux portes de la mort vibre à distance pendant les répétitions de sa Flûte, entrainant un rapport au réel confus qui laisse place à l'imaginaire et autorise des chemins de traverse. Il se remémore fiévreusement ses plus grands chœurs d’opéra, et tente d’achever son Requiem en pensant à ses œuvres de jeunesse autant qu’aux compositeurs et compositrices qui lui survivront.
Le Chœur de chambre Mélisme(s) est accompagné par les artistes du jeune octuor Astrolabe, lauréats des plus grands conservatoires internationaux et installés à Saint-Brieuc dans ce programme conçu par Katja Krüger.
Wolfgang Amadeus Mozart
Wolfgang Amadeus Mozart est né à Salzbourg en 1756, dans une famille de musiciens. Son père, Léopold Mozart, était un compositeur renommé et vice-maître de chapelle du prince-archevêque de Salzbourg. Léopold détecte très tôt les talents exceptionnels de son fils et l'encourage à développer ses dons musicaux. Dès l'âge de six ans, il l'emmène en tournée en Europe avec sa sœur Nannerl, également musicienne. C’est un grand succès, le jeune Mozart se produit devant des souverains, de l'impératrice Marie-Thérèse à Vienne jusqu'au roi George III à Londres, suscitant admiration et émerveillement. Ils rencontrent des figures influentes de l’époque, comme Johann Schobert à Paris et Johann Christian Bach à Londres. Ces grands artistes partagent leur savoir et Bach lui fait notamment découvrir le pianoforte, l'opéra italien et la symphonie.
Musicien et compositeur précoce, à onze ans, Mozart avait déjà composé seize sonates pour violon et clavier, onze symphonies, et son premier opéra, Apollo et Hyacinthus (1767). De retour à Salzbourg après ses tournées, Mozart continue de composer. À treize ans, il fut nommé Konzertmeister par le prince-archevêque Schrattenbach.
Mozart : Concerto pour clarinette et orchestre (Bernard Haitink / Patrick Messina), France Musique
Mozart : Requiem (Orchestre national de France / James Gaffigan), France Musique
Entre 1770 et 1773, Mozart voyage en Italie avec son père, ce qui lui permet d'approfondir sa connaissance de l'opéra. A cette époque, il compose des œuvres imprégnées de ses découvertes dont son premier opéra seria Mitridate (1770).
Après ce nouveau voyage, Mozart père et fils sont de retour à Salzbourg. Le prince-archevêque Schrattenbach est mort et Hieronymus von Colloredo lui a succédé. Le jeune Mozart a donc un nouvel employeur. Ce dernier, beaucoup plus stricte que son prédécesseur, impose des restrictions sur les compositions de Mozart, exigeant principalement des œuvres religieuses. Il lui impose également de limiter ses voyages. Malgré ces contraintes, Mozart continue de créer des chefs-d'œuvre et fait la connaissance de Joseph Haydn à Vienne, établissant une amitié et une correspondance durable.
En 1777, Mozart, lassé de Salzbourg, remet sa démission à Colloredo. Ce dernier au lieu de l’accepter le renvoie sous le motif d’absences trop nombreuses. Ce renvoie sera lourd de conséquences pour Mozart, mais il n’en prend pas directement la mesure. En quête d'un emploi, il visite Munich, Augsbourg, Mannheim et Paris, mais personne ne souhaite employer le compositeur déchu de ses fonctions. À Mannheim, il tomba amoureux de la cantatrice Aloysia Weber, suscitant la colère de son père. À Paris, il sollicita l'aide de Friedrich Melchior Grimm sans succès et subit la perte de sa mère en 1778. Cette dernière l’avait accompagné dans son voyage jusque là et était tombée malade pendant leur séjour à Paris. Ce périple, bien que difficile et peu fluctuant sur le plan professionnel, contribua à sa maturation artistique.
Sous l’insistance de son père, Mozart reprend le chemin de Salzbourg. Sur le chemin, il s’arrête à Munich où les déconvenues s'enchaînent et il découvre qu’Aloysia Weber en aime un autre. De retour à Salzbourg en 1779, Mozart retrouve son poste, non sans mal. Il aussi désormais employé en tant qu’organiste, formateur des enfants de chœur et compositeur de toute musique religieuse ou profane demandée par le prince. Durant cette période ses compositions sont plus rares et se condense en quelques œuvres maîtresses comme la Messe du Couronnement et la Symphonie concertante pour violon et alto.
En 1781, il quitte définitivement Salzbourg pour Vienne et devient compositeur indépendant. En 1782, Joseph II lui commande l'opéra Die Entführung aus dem Serail. La même année, il épouse la sœur d’Aloysia Weber, Constance Weber sans attendre le consentement de son père. Le mariage a lieu à Vienne le 4 août 1782.
En 1786, Mozart fait la connaissance du librettiste Lorenzo da Ponte, dont la place est bien sécurisée à la cour. Ce dernier demande à l'empereur d’autoriser la création d’un opéra sur Le Mariage de Figaro de Beaumarchais, une œuvre qu’il avait fait interdire au vu de son caractère subversif. Da Ponte convainc l’empereur et Mozart met en musique le livret. La première se tient le 1er mai 1786 et est un succès. Pour autant, l’opéra ne restera pas longtemps à l’affiche à Vienne au vu des critiques de la noblesse.
En 1787, Joseph II est satisfait du travail de Mozart et le nommé musicien de la chambre impériale et royale, une belle reconnaissance pour le compositeur et un poste lui permettant de se créer une situation financière confortable. Mais son protecteur, Joseph II, meurt et Léopold II lui succède. Ce dernier n’apprécie pas Mozart. Il perd alors sa situation si difficilement construite. Les difficultés financières resurgissent et à cela s’ajoute la maladie.
En 1791, il compose la Flûte enchantée, qui sera son avant dernier opéra, mais le dernier rencontrant le succès. Mozart affaiblie et ruiné fait face à une surcharge de travail importante qui n’arrange pas sa situation. Il doit composer un opéra en 3 semaines pour le couronnement du roi Bohême Léopold II. Ce dernier sera finalement mal accueilli. Un requiem lui est aussi commandé, il s’agit de sa dernière œuvre qu’il n’achèvera jamais. Mozart meurt en 1791 à l’âge de 35 ans.
Compositeur ultra productif et inspiré, il laisse derrière lui un immense panel d'œuvres, près de 500 compositions.
Non più andrai - Marriage of Figaro - Mozart (Joshua Bloom), Garsington Opera
Catherine Trottmann - Voi che sapete, France musique
Gioacchino Rossini
Né un 29 février, mort un vendredi 13, célèbre dans toute l’Europe à 24 ans, assez fou ou assez sage pour abandonner sa carrière à 40 ans et se condamner au silence pendant les 36 dernières années de son existence. Voici en quelques dates la vie de Rossini, compositeur épicurien.
EXTRAIT | ROSSINI, Tancredi, Ouverture
Gioacchino Rossini : Le Barbier de Séville, acte I « Largo al factotum » (air de Figaro)
1792-1810, Bologne
Gioacchino (certains registres portent Gioachino, d’autres Giovacchino) Rossini est né le 29 février 1792 à Pesaro dans un milieu modeste. Le père de Gioacchino est inspecteur des boucheries et parallèlement corniste. Très tôt, le jeune Gioacchino accompagne son père au violon dans des orchestres de village. Ayant un peu trop affiché son enthousiasme pour l’éphémère République Cisalpine décrétée par Bonaparte, papa Rossini est arrêté et maman, qui a des capacités vocales doit s’engager au Teatro Civico de Bologne. C’est donc la politique qui fait tomber Gioacchino dans la marmite lyrique… et dans les dures conditions d’une enfance ballottée.
Par nécessité économique, très tôt il chante (soprano enfant), accompagne, fait répéter des chœurs… mais n’étudie vraiment la musique qu’à partir de uqatorze ans, à l’Accademia Filarmonica de Bologne. Il y débute l’étude du cor d’harmonie et du chant, et suit les cours de violencelle, de piano, puis d’écriture. A douze ans, il compose ses premières Sonates pour violon (1804), violoncelle et contrebasse. A quinze ans, il recopie les grands airs des opéras de Mozart, en travaillant lui-même les harmonisations. Parallèlement, il devient claveciniste dans plusieurs théâtres lyriques.
1810-1815, Venise, Milan, etc.
Rossini quitte le conservatoire en 1810, révélant bientôt la fécondité de son inspiration.
La Cambiale di Matrimonio au Moisè inaugure une « campagne lombardienne » jalonnée de 14 ouvrages, parmi lesquels le premier grand opéra seria du compositeur Tancredi.
1815-1822, Naples
Domenico Barbaja, directeur des théâtres royaux de Naples, engage la jeune gloire comme compositeur attitré puis comme directeur artistique. C’est la période « seria » de Rossini, les moyens du San Carlo permettant les ouvrages de grande envergure. En moins de huit ans naissent dix-neuf ouvrages, dont dix pour Naples, les autres étant destinés à Rome en particulier. Le Barbier de Séville, Otello, La Cenerentola, La Gazza Ladra, datent de cette période.
1822-1829, Paris
Rossini se marie avec la chanteuse Isabella Colbran. Semiramide est jouée à la Fenice et à Paris, l’accueil est délirant. En 1823, il prend la direction du Théâtre Italien et en 1825, il devient premier compositeur du roi et inspecteur général du chant en France. Dès lors il ralentit le rythme de ses compositions. Stendhal publie la première « biographie » du compositeur : Vie de Rossini, en 1824. Rossini est trentenaire, riche et célèbre dans toute l’Europe occidentale.
Comme à Naples, le compositeur adapte sa production au style de son lieu de résidence et les derniers voyages seront baptisés tout simplement « opéra ». Datent de cette période Le Voyage à Reims et son presque double musical Le Comte Ory, Le Siège de Corinthe, Moïse et Pharaon, et pour finir Guillaume Tell. Après la première représentation, Rossini n’obtient qu’un succès d’estime, sans pouvoir atteindre le grand public.
Âgé alors de trente-sept ans, il décide de ne plus écrire pour le théâtre. Son bilan, à l’heure de la retraite est de trente-neuf ouvrages lyriques en dix-neuf ans.
Il semble qu’ayant découvert un autre univers musical, dans les opéras de Wagner ou de Verdi, il préfère jouir du luxe qui s’offre à lui. Bon vivant il donne des soirées culinaires où il invite le Tout-Paris.
Découragé par les difficultés d’écriture et le manque de chaleur du public, il finit par choisir la position d’observateur.
Presto : Ouverture de Guillaume Tell de Rossini
Rossini : Ouverture de Guillaume Tell, extrait : Allegro vivace pour 8 mains
Stabat Mater | Gioachino Rossini
1830-1868, faux silence d’un retiré
Après une pause italienne durant laquelle il songe à un Faust, Rossini revient à Paris. Il avait écrit pour le sacre de Charles X et il est en procès avec l’administration louis-philliparde qui ne respecte pas le contrat du précédent souverain… Un séjour en Espagne l’amène à écrire un Stabat Mater (1842). Séparé d’Isabella, il va vivre avec Olympe Pelissier qui hérite d’un homme riche mais souvent grognon et souvent malade. Grâce à lui Bellini reçoit commande des Puritains.
Quelques années durant, il demeure à Bologne, mais un affront lui fait définitivement regagner Paris en 1855. Il ne quittera plus la capitale française, écrira encore la Petite Messe solennelle (1864), quatorze volumes de mélodies et quelques œuvres religieuses ou de circonstance.
Il refusera, par contre, de publier les treize recueils de courtes pièces ironiques, parfois étonnamment modernes, intitulés Péchés de vieillesse (1869).
En dépit de cette longue retraite, il demeure sans conteste l’une des personnalités les plus influentes du monde musical. Il meurt à Passy le 13 novembre 1868.
Les œuvres lyriques de Rossini sont les derniers et les meilleurs opéras bouffes italiens, dont la musique est empreinte de bonne humeur et de vivacité. Mais ses opéras bouffes séduisent ses contemporains pour bien d’autres raisons. Se servant du bel canto, le compositeur façonne des mélodies brillantes, que les chanteurs interprètent avec des effets saisissants et beaucoup d’expression.
Un autre des secrets de composition de Rossini réside en effet dans l’emploi qu’il fait du crescendo : grâce aux élancements qui en résultent, il parvient à emporter littéralement ses auditeurs, mais aussi les musiciens de l’orchestre, eux-mêmes saisis par la frénésie de sa musique.
Une des rares constantes de sa via aura été son attachement à Mozart, mort à peine trois mois avant que lui ne naisse : « Mozart l’admiration de ma jeunesse, le désespoir de mes années de maturité, la consolation de mes vieux jours ».
Sophie Gail
Sophie Gail est née en 1775à Paris. Fille de Claude-François Garre, chirurgien du roi, et d'Adélaïde Colloz, une aristocrate ayant reçu aux dires de son mari "une instruction au-dessus de son sexe", elle grandit dans une famille aisée et côtoie des figures influentes.
Dès l’enfance, elle baigne dans la musique. Elle apprend le piano et le chant, se voyant offrir une éducation musicale digne des jeunes filles nobles du XVIIIe siècle. En 1790, à peine âgée de 14 ans, elle publie sa première romance, un genre qui suscite l'engouement de l'époque. A 19 ans, elle épouse l'helléniste Jean-Baptiste Gail (1755-1829). Elle prend alors son nom, Sophie Garre devient Sophie Gail, et c'est avec ce dernier qu'elle obtient sa notoriété. L'année de son mariage, elle donne naissance à Jean-François, son premier enfant. Finalement, les deux époux divorcent en 1801. Par la suite, elle aura 3 autres fils, nés de 3 pères différents, un style de vie illustrant son désir de liberté.
La Révolution Française bouleverse la vie de Sophie et laisse des traces sur les finances de sa famille. Ruinée et divorcée, elle se consacre pleinement à la musique. Elle compose mais gagne surtout sa vie comme pianiste et cantatrice dans le registre classique. Sophie Gail entame des tournées à travers la France et l'Europe, où elle chante et accompagne ses romances avec passion. Pour parfaire son art, elle se forme auprès de grands musicologues et compositeurs tels que François-Joseph Fétis, François-Louis Perne, et Sigismond von Neukomm.
En 1813, elle compose son premier opéra-comique, Les deux jaloux. L'œuvre rencontre un grand succès et sera programmée au théâtre parisien pendant 26 ans. Sophie Gail continue d'écrire pour l'opéra mais ce n'est qu'en 1818 qu'elle rencontre de nouveau le succès avec La Sénérade, composée en partie avec Manuel Garcia sur un livret de Sophie Gay.
Elle succombe en 1819 à une maladie pulmonaire à l'âge de 43 ans. Elle laisse derrière elle un vaste répertoire, composé de nombreuses romances et quelques opéras comiques.
Sophie Gail est une figure féminine importante de l'opéra du XIXè siècle. Elle incarne la liberté et le peu de succès rencontré par les compositrices de l'époque. Sophie Gail s'inscrit dans un contexte qui est loin d'être favorable aux femmes. Dans la musique, on admet volontiers pour une femme le rôle de muse ou d'interprète mais pas celui de compositrice. L'enseignement institutionnel de l'écriture est réservé aux hommes. Un monopole du savoir qui fait passer les partitions féminines pour un "ouvrage de dame", dont on n'attend rien. Sophie Gail dénote par rapport à ce contexte.
Gail : N'est-ce pas d'elle (M. de Villoutreys et C. Izambert)
Cependant, bien qu'elle connut une certaine notoriété de son vivant, elle tomba vite dans l'oubli après sa mort. Un sort semblable à l'ensemble des figures féminines de la création musicale dont les noms n'ont pas été retenus par la postérité.
Ces dernières décennies, le monde redécouvre son héritage musical et l’apprécie. Ainsi, cette redécouverte des compositrices oubliées est le pari qu’a décidé de suivre l’Opéra de Rennes en faisant jouer La Sérénade.
Le programme
W. A. Mozart Ouverture : La Flûte enchantée / Maurerische Trauermusik Maria Teresa Agnesi « Non piangete »
W. A. Mozart L’Enlèvement au sérail, « singt dem großen Bassa Lieder »
G. Rossini L’Italienne à Alger, début final acte I
W. A. Mozart Les Noces de Figaro, air de Figaro « Non più andrai » Les Noces de Figaro, « Amanti Costanti »
G. Rossini Le Barbier de Séville, final
W. A. Mozart Les Noces de Figaro, air de Barberine Mozarts Delirium : Idoménée, « Oh voto tremendo » et Messe en ut, « Kyrie » La Clémence de Titus, « Che del ciel » La Flûte enchantée, air de Papageno « Der Vogelfänger » La Flûte enchantée, choeur des esclaves « Das klinget so herrlich » La Flûte enchantée, choeur final « Heil sei euch Geweihten »
Sophie Gail Romance « Je sais bien que la jeunesse »
W. A. Mozart La Flûte enchantée, air de Pamina « Ach Ich fühl’s » Requiem, « Confutatis » Don Giovanni ! Requiem, « Lacrimosa »
Arrangements Gildas Pungier
Textes Extraits de lettres de W. A. Mozart à sa mère, son père, sa soeur et sa cousine ; Notes de la soeur Maria Anna (Nannerl) de Mozart pour la biographie de son frère ; Extraits de la pièce de théâtre La folle journée ou Le mariage de Figaro de Beaumarchais
Documents en +
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